Campagne “sexiste” de la Stib: les propos de Pascal Smet condamnés au parlement
Il y a deux semaines, le STIB a lancé une nouvelle campagne pour faire la promotion du nouveau tram 9. Une publicité jugée indécente par la députée Ecolo Magali Plovie qui a de suite publié un tweet dénonçant le sexisme dans cette image et questionné Pascal Smet en séance plénière ce vendredi.
“Nouvelle campagne de la @STIBMIVB, incompréhensible alors que des parlementaires sont en train de travailler à l’élaboration d’une résolution pour lutter contre le harcèlement dans les transports en commun. Non à la banalisation de ce type de cliché!!“, peut-on lire sur le réseau social. Elle juge que cette image utilise “un stéréotype sexiste en identifiant les femmes à des véhicules“. Accompagnée de Kenza Yacoubi (PS) et Viviane Teitelbaum (MR), Magali Plovie est revenue sur cette campagne et le tweet au Parlement bruxellois ce vendredi matin en interrogant le ministre de la Mobilité Pascal Smet.
Nouvelle campagne de la @STIBMIVB, incompréhensible alors que des parlementaires sont en train de travailler à l'élaboration d'une résolution pour lutter contre le #harcèlement dans les transports en commun. Non à la banalisation de ce type de cliché!!#NonAuSexisme pic.twitter.com/ROS7sy8KPo
— Magali Plovie (@MagaliPlovie) February 18, 2019
Suite à ce tweet, la députée a reçu énormément de commentaires qu’elle qualifie comme “un shitstorm qui s’est abattue sur elle“. Elles dénoncent dans un communiqué qu’à “aucun moment, les Community Managers de la STIB n’ont cherché à calmer le jeu et encore moins envisagé de prendre les remarques en considération. Au contraire, elles ont été traitées avec une légèreté confondante, faisant l’objet de réponses alimentant la visibilité du ‘mème’ (détournement humoristique d’une image sur Internet, ndlr.) incriminé”.
“Pire, un cadre de la STIB s’identifiant comme tel sur son compte twitter a ‘liké’ des tweet insultants publiés par des ‘haters’, soutenant ainsi la campagne de harcèlement lancée à l’encontre de la députée Ecolo“.
De “l’humour” pour Pascal Smet
Interrogé au Parlement bruxellois ce vendredi matin, Pascal Smet (sp.a) a répondu que c’était de l’ordre du second degré et que l’humour ne devait pas être contrôlé. “Si moi j’étais le responsable, je ne l’aurais pas fait, mais il faut être prudent puisque certains sont pour, d’autres sont contre. De plus, beaucoup de femmes ont liké ce ‘mème’“, a-t-il dit. Des propos qui ont provoqué l’indignation d’une partie de la salle. Cette réponse est “stupéfiante de la part de l’intéressé, à savoir que l’humour sexiste, c’est d’abord de l’humour et que les femmes politiques doivent se montrer prudentes sur les réseaux“, écrivent Plovie, Teitelbaum et Yacoubi.
“Nous trouvons cela scandaleux car il n’a pas condamné les dérives, ni les cadres de la Stib qui ont ‘liké’ alors que c’est une entreprise publique sous sa tutelle“, dénonce Viviane Teitelbaum. “On voulait savoir comment éviter ça à l’avenir et on nous répond que l’humour a sa place dans la société“, ajoute-elle indignée.
Le ministre de la Mobilité n’a pas souhaité faire de commentaires supplémentaires.
Quand un tweet sexiste d'une entreprise publique déchaîne la haine macho sur les réseaux sociaux contre Magali Plovie, le ministre Smet répond que c'est de l'humour et qu'il faut être prudent… #metoo #liguedulol #femmes #soeighties
Publiée par Zoé Genot sur Vendredi 1 mars 2019
A.Vdb/ Crédit : Twitter