Bruxelles : une mère de famille arnaquée par un locataire social
Une mère de famille de 22 ans, étudiante à l’ULB, a été victime d’une arnaque et est aujourd’hui expulsée de son logement, suite à un imbroglio judiciaire avec le Logement bruxellois.
Ouiame Kouribiy, 22 ans et mère d’une enfant de 5 mois, est ce mercredi expulsée du logement qu’elle occupait rue du Vautour à Bruxelles. Cette étudiante était à la recherche d’un nouveau logement et avait finalement trouvé son bonheur sur le site 2ememain.be : l’annonce proposait un appartement avec un loyer de seulement 350 euros par mois, explique la DH, qui révèle l’affaire.
Un accord est trouvé avec l’homme qui propose cet appartement, Yassine A., et Ouiame peut emménager le 13 juin dernier. Mais dès son arrivée, elle constate un problème d’électricité et le signale au concierge de l’immeuble. Ce dernier lui conseille d’en parler au Logement bruxellois, en charge du bâtiment. Or, le Logement bruxellois lui apprend que l’appartement qu’occupe Ouiame est un logement social, et qu’elle l’a donc sous-loué, sans le savoir. Face à l’illégalité de la situation, un avis d’expulsion lui a été envoyé pour ce mercredi, et la jeune mère a dû faire ses paquets…
Expulsion du locataire principal
Le Logement bruxellois avait en fait lancé une procédure d’expulsion à l’encontre de Yassine A. en raison de dettes de plusieurs milliers d’euros. Lionel Godrie, directeur du Logement bruxellois, explique dans la DH que l’homme sous-louait régulièrement cet appartement social, “sans pour autant qu’il régularise ses arriérés. (…) Le Logement bruxellois ne peut malheureusement pas suspendre l’exécution du jugement, sans quoi la procédure complète est annulée et une nouvelle procédure devrait être initiée, ce qui ne ferait qu’augmenter la dette déjà importante”.
Ouiame Kouribiy avait directement pris une avocate, Me Franciska Bangisa, au lendemain de la découverte de cette arnaque. Cette dernière a tenté de trouver rapidement une solution d’hébergement pour sa cliente. “Le Logement bruxellois semble faire preuve d’humanité et nous affirme avoir trouvé une possible solution d’urgence via un logement partagé au sein d’une ASBL. Nous avions demandé une possible relocation, mais nous attendons désormais la confirmation que ma cliente puisse rejoindre un nouvel appartement avec sa fille de 5 mois”, nous explique Me Franciska Bangisa.
“Un délai de deux mois était possible”
Malgré ces solutions recherchées, Ouiame a dû faire ses affaires ce mercredi matin, comme nous l’a expliqué un proche par téléphone. “Il y a évidemment un sentiment dégradant pour ma cliente de se faire ainsi expulser”, explique encore son avocate. “Nous voulions un délai de deux mois supplémentaires avant que l’expulsion soit exécutée. Cette décision pouvait être postposée. Elle doit désormais faire face à une terrible épreuve pour elle et son enfant”.
Me Franciska Bangisa confirme qu’Ouiame Kouribiy a déposé plainte contre le locataire qui l’a arnaqué. “Le volet pénal suit son cours. Ma cliente espère récupérer les sommes qu’elle a versées à cette personne, soit 750 euros de garantie locative et 350 euros de loyer”, explique l’avocate.
Une solution trouvée à court terme
Contactée ce mercredi soir, l’avocate d’Ouiame Kouribiy nous a indiqué qu’une solution avait été trouvée à court terme. Dans les prochains jours, l’intéressée sera hébergée par un proche. Elle pourrait ensuite rejoindre un habitant intergénérationnel aux côtés d’une dame qui a été touchée par sa situation. Elle indique également avoir été contactée par le CPAS de la Ville de Bruxelles.
Gr.I. – Photo : D.R./J.G.