Des “grands-mères” manifestent à Bruxelles-Central pour une meilleure égalité salariale
Des membres du mouvement féministe progressiste “zij-kant” et du syndicat socialiste (ABVV-FGTB) ont mené une action mercredi matin devant la gare de Bruxelles-Central, à l’occasion d’une journée de sensibilisation autour de l’écart salarial entre les femmes et les hommes (“Equal Pay Day”). Déguisés en grands-mères, les militants ont distribué des tracts aux navetteurs pour rappeler plus particulièrement la nécessité de combler l’écart entre les retraites des femmes et celles des hommes.
En Belgique, l’écart salarial mensuel brut dans le secteur privé est estimé à 20%, ce qui signifie que les femmes doivent travailler plus de deux mois de plus que les hommes pour avoir la même rémunération annuelle. Cette année, pour l'”Equal Pay Day”, il a été décidé de mettre l’accent sur la question des pensions de retraite, pour lesquelles l’écart salarial atteint, lui, 25%. “Et si l’on tient compte de l’écart existant au niveau du deuxième pilier des pensions (les pensions complémentaires ou extra-légales, NDLR), cela devient un fossé de 47%”, souligne la président de zij-kant, Inga Verhaert.
Equal Pay, Equal Pension! Tijd om die loonkloofwet tanden te geven. #EPD2018 @IngaVerhaert @UlensMira @RudyDeleeuw @veraclaes @equalpaydayBE pic.twitter.com/ydIXqKH5av
— zij-kant (@zij_kant) March 14, 2018
Selon les chiffres officiels des pensions d’employés en 2014, la pension légale d’un homme s’élevait en moyenne à 1.181 euros par mois, pour à peine 882 euros en moyenne pour une femme. Le mouvement féministe et le syndicat socialiste attirent en outre l’attention sur le fait que plus de 45% des femmes employées travaillaient à temps partiel en 2016, contre seulement 11% des hommes. “Cela se traduit naturellement par une pension plus basse. Il faut se demander si le fait de travailler à temps partiel est un libre choix”, poursuit Inga Verhaert. Et, effectivement, une enquête a montré qu’à peine neuf pour-cent des femmes travaillant à temps partiel ne souhaitent pas un travail à temps plein.
Organisé pour la première fois en 2005, l’Equal Pay Day en est à sa 14e édition. Le but de cet campagne est d’éveiller la conscience du public et des responsables politiques autour de l’écart salarial entre les femmes et les hommes.
Avec Belga – Photo : Belga/Nils Quintelier